Les fêtes de fin d’année sont finies, les décorations de noël enlevées, la famille et les amis sont loin, il fait froid et moche, bref vous avez le blues. Mais quitte a avoir le blues, autant avoir le Chicago Blues!
Je ne suis pas une grande connaisseuse de Blues, mais j’aime aller voir le Blues en live sur la scène de Chicago qui regorge de clubs comme Kingston Mines, Rosa Lounge, Blues on Halsted, Buddy Guy’s Legend,… J’aime avant tout la musique live, bien sur les artistes également les artistes et l’ambiance qui est vraiment conviviale et festive. Je voulais vous parler des quelques artistes qui ne sont pas aussi connus que Muddy Water, Howlin’ Wolf, Buddy Guy, or Willie Dixon, mais qui sont la corde vibrante de la scène Blues de Chicago actuelle et que vous pouvez voir live pour quelques dollars quand vous viendrez (rapidement j’espère) dans la Windy City.
Vance ‘Guitar’ Kelly

Né à Chicago en 1954 dans une famille de musiciens, son père est musicien de Gospel alors que son oncle joue dans des clubs de Blues à mi-temps. Vance a un talent naturel pour la guitare qu’il joue dès l’âge de 7 ans sans avoir réellement suivi des leçons. Petit à petit il commence a jouer dans des clubs de la ville, qui le fait connaitre des grands artistes du Blues notamment Mary Lane avec qui il collabore à l’âge de 18ans. Apres 3 ans de collaboration avec le Saxophoniste A.C Reed, il fonde son propre groupe The Backstreet Blues Band et signe un contrat avec le label Wolf Records. Son groupe réuni de grands noms comme John Primer à la guitare et Eddie Shaw au saxophone bien connus de la scène Blues. En 1994, il sort son premier album Call Me, qui lui permet de se faire connaitre internationalement sur la scène Blues. Le second album en 1995 Joyriding in the Subway est une affaire de famille puisqu’il collabore avec sa fille Vivian Kelly pour les paroles et le chant. Depuis les années 1990, Vance Kelly continue d’enregistrer avec son groupe, son dernier album en date How Can I Miss You, When You Won’t Leave est sorti en 2018. Il continue de se produire tant dans les clubs de Blues de Chicago, que sur la scène du Chicago Blues Festival et en Europe.
Joanna Connor

Joanna Connor n’est pas née à Chicago mais à Brooklyn en 1962 et déménage à Worcester. Après avoir joué dans les clubs locaux de Boston en étant ado, elle déménage encore en 1984 dans la Windy City et va rapidement se produire avec les grands noms de la scène Blues locale comme Buddy Guy et A.C Reed. En 1987 elle débute sa carrière solo et en 1989 elle enregistre son premier album Believe It! avec le label Blind Pig. Depuis ce premier album, quasiment tous les deux ans, voire tous les ans, sort un nouvel album jusqu’en 2003, dont notamment le génial Nothing But The Blues enregistré en live en Allemagne. Apres une pause de 5 ans elle revient à l’attaque avec Unplugged at Carterco, en 2008. Son dernier album en date Rise est sorti en 2019, un nouvel opus est en chemin. Si vous ne connaissez peut être pas le nom Joanna Connor vous avez surement vu la fameuse vidéo, qui a en partie fait sa renommée, avec des millions de vues, ou toute sa maestria est exacerbée lors d’un solo à la guitare slide pendant le North Atlantic Blues festival en 2014 (si vous ne l’avez pas vu ruez-vous sur Youtube) Son style est qualifie de son nouveau ou son brut à la fois rapide et agressif. J’ai eu la chance de la voir jouer plusieurs fois au club Kingston Mines, même en acoustique c’est incroyable!
Lil Ed and the Blues Imperial

William ‘Ed’ est né à Chicago en 1955. Avec son demi frère James Young ils reçoivent les encouragements de leur oncle le musicien de Blues J.B Hutto, grâce à qui ils rencontrent Dave Weld, avec qui ils forment une première version de The Blues Imperial. Mais depuis 1989 la composition du groupe est William ‘Ed’ est à la guitare principale et au chant, James Young à la basse, Michael Garrett à la guitare rythmique et au chant, et Kelly Littleton à la batterie. Le style d’Ed avec sa guitare grondante et rugissante fascine le magazine Living Blues qui le décrit comme brutal et énergique typique du South West-side. En 1986, le groupe signe chez label Alligator Records et sort son premier album Roughhousin’ et enchaine les festival et tournées dans le pays. En 1989, sort le fameux Chicken, Gravy and Biscuits, puis What You See Is What You Get en 1992 qui marque la séparation du groupe. William ‘Ed’ se lance dans deux projets en solo notamment avec Dave Weld pour l’album Keep on Walking. En 1999, le groupe se reforme pour l’album Get Wild jusqu’au dernier en date The Big Sound Of.. en 2016. Le groupe continue de se produire dans de nombreux festival de Blues notamment le Chicago Blues Festival et sur les scènes du monde entier. Il est assez aisée (hors pandémie) de les voir au club Rosa Lounge à Chicago notamment. Le groupe a remporté deux Blues Music Awards.
Mary Lane

Mary Lane, c’est la perle qui était sous les yeux de tout le monde depuis 60 ans à Chicago mais qui paradoxalement commence tout juste a gouter à la renommée. A 83 ans, elle devient enfin une star! C’est l’une des dernières artistes de Blues qui a fait la Grande Migration d’une zone rurale de l’Arkansas ou elle est née en 1933. Apres avoir écrémé les Juke Joints, comme on dit pour des clubs du sud, notamment en compagnie de Howlin’ Wolf ou James Cotton, elle décida de déménager à Chicago en 1957. Elle signe chez le label Friendly Five pour son premier single You Don’t Want My Lovin’ No More… Qui restera son seul enregistrement jusqu’ en 1997 avec son premier album Appointment with the Blues. Mary Lane se concentre sur la scène des club de Chicago. Ce n’est que en 2019, plus de 20 ans plus tard, qu’elle enregistra son second album Travelin’ Woman, qui est une pure merveille, d’ailleurs un documentaire d’une heure I Can Only Be Mary Lane par J.Y. Simmons, suit l’enregistrement de cet opus. Si vous chercher l’âme du Chicago Blues, c’est surement chez Mary Lane qu’il faut le chercher!